dimanche 8 juin 2014

E comme... ESM

L'ESM, Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, est un monument de l'histoire de France, et a accompagné toutes les guerres françaises depuis le XIXème siècle.

Crée sous le Consulat de Napoléon Bonaparte le 1er mai 1802 pour former les futurs officiers de l'armée de terre (avec également Polytechnique, dont nombres des élèves s'orientèrent dans l'armée, voir l'article sur Duhamel), l'école de Saint-Cyr se développa surtout sous la Restauration avec Louis XVIII.
Ainsi, il faut attendre 1818 pour avoir des promotions numérotées (il faudra attendre la 18ème promotion pour qu'elle porte un nom : la Comète) et les arrivées annuelles.

A sa fondation basée dans les murs du château de Fontainebleau, l'ESM se fixa à Saint-Cyr-l'Ecole en 1808 d'où le nom donné à l'école- et ne quittera cette ville qu'en 1940 et le transfert de l'école ainsi que celle de Saint-Maxient à Aix-en-Provence, alors en zone libre.

Ses drapeaux successifs témoignent bien des différents passages de la France des XIX et XXèmes siècles, entre Empires, Monarchies et Républiques :










sites-bruno.chez-alice.fr
Cette école sera décorée, eu égards ses nombreux élèves et anciens élèves tombés au combat, la croix de la Légion d'Honneur et des croix de guerre 14-18 (à partir du 18 mai 1922), 39-45 (depuis le 3 novembre 1949, et malgré la fermeture de l'école entre novembre 1942 par les allemands et 1944 avec la création de l'Emia, réunissant Saint-Cyr et Saint-Maxient) et TOE depuis le 17 juillet 1953.

A cause de bombardements, le site de Saint-Cyr-l'Ecole fut rasé, et l'école transférée à Coëtquidan en Bretagne le 13 juillet 1944.Il faudra néanmoins attendre 1961 pour que l'ESM existe à nouveau en tant que telle, c'est à dire qu'elle forme à nouveau des officiers issus du recrutement direct (c'est à dire qu'ils ne proviennent pas du corps des sous-officiers) pour l'armée de terre et en partie pour la gendarmerie.

L'école, accessible notamment après deux ans de préparation, se fait en trois ans, et est divisées en trois bataillons : les troisièmes, deuxièmes et premiers bataillons de France (un bataillon par année). Le Premier bataillon (expression venue de Louis XVIII) regroupent les élèves-officiers en dernière année.

L'hymne traditionnel, fut composé par un élève de l'école en 1845, le lieutenant-colonel Bouisset :

Plusieurs membre de ma familles sortirent de l'ESM,

En ligne directe, le lieutenant-colonel d'infanterie Jules Morellet, mon Arrière-Arrière Grand-Père, sortit de la Promotion de l'Annam. Il prit un congé sans solde par décision ministérielle du 23 avril 1908. La tradition raconte qu'on l'avait "prié" de prendre congé en raison de ses opinions conservatrices et de son opposition à mener sa compagnie à faire les inventaires des églises, jugeant que des soldats n'avaient pas à entrer dans un lieu de culte. Il prit part à la Grande-Guerre avec le 244ème RI (détachement du 44ème dans lequel il servait d'ordinaire) on le retrouve en Alsace au début de la guerre, où il eut une congestion pulmonaire et une commotion cérébrale due à une balle qui avait attérie dans le "2" du 244 de son képi... Il servit notamment au 96e RI de ligne, au 44ème RI, basé à Lons le Saulnier, au 29ème RI, basé à Autun et au Creusot, et au 62ème RI, basé à La Rochelle.


Mais aussi son cousin germain par alliance, le général Eugène Debeney (1964-1943), issu de la Promotion de Fou-Tchéou, il devint par la suite général en charge du commandement de la Ière Armée lors de la Première Guerre, eu d'ailleurs à ce titre l'insigne honneur de recevoir les ministres plénipotentiaires lors de l'armistice de 1918. Il fut commandant de l'Ecole Spéciale de Guerre (formant les officiers d'Etat Major, située sur le Champ de Mars à Paris), Généralissime et chef d'Etat Major général de l'armée de terre de 1924 à 1930. Il fut Grand'Croix de la Légion d'Honneur. Son fils, également saint-cyrien, sera aussi général, et, pied de nez de l'histoire, sera directeur des services de l'armistice sous Pétain...
Eugène Debeney

Mais encore d'autres cousins, Thomas, Beligné, Lesbros, Colonna-Ceccaldi,...

(PS. Veuillez m'excuser d'avoir délaissé ce blog pendant deux jours, je n'ai pu me pencher sur le challenge ce week end...)


Sources : Wikipedia, http://www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr/, base Léonore, archives personnelles.


2 commentaires:

  1. Bonjour et merci pour cet article très intéressant !
    J'ai découvert récemment que mon arrière-arrière-grand-père avait fréquenté l'ESM de Saint Cyr pendant 2 ans... pas en tant qu'élève, mais en tant que cavalier maréchal ferrant ! C'est un peu moins glorieux mais cela me permet de m'intéresser un peu à cette école pour en savoir plus sur les lieux qu'il a fréquentés :-)
    Elise

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  2. Je vous en prie, c'est un grand plaisir si mes articles peuvent vous intéresser ! Si vous voulez des informations sur l'école lorsque votre ancêtre y travaillait, le site des anciens élèves de Saint-Cyr propose un bref aperçu historique promotions par promotion : http://www.saint-cyr.org/fr/les-promotions-eteintes,article-84.html :-)

    Pierre

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