mercredi 11 juin 2014

G comme... Glaubitz

source : toutsurlheraldique.blogspot.fr

La famille de Glaubitz est originaire de Silésie.
Carte de la Silésie
Source : http://www.monarchie-noblesse.net/
Le premier Glaubitz connu fut Peter, né en 1215, et mort le 11 janvier 1285.
La légende raconte que le nom "Glaubitz" viendrait du fait qu'un ancêtre accompagnant l'Empereur en Croisades, aurait occis un Sarrasin en lui disant "Glaub Jetzt" -crois maintenant-.
Ce qui est certain, c'est qu'il existe un village dans l'actuelle Saxe portant le nom de Glaubitz, et appartenant à cette famille jusqu'en 1303, date à laquelle le chevalier Bernard de Kamenz en prit possession.
On retrouve alors pour ce lieu comme pour la famille plusieurs orthographes : Glaubitz, Glubos, voire Guboczk (on recense dans un écrit daté du 5 mars 1302 un Heinrich von Guboczk, il s'agit du fils ou du petit fils de Peter).

La famille de Glaubitz se compose de plusieurs branches et rameaux, les Altengabel, les Brieg, Klein-Wangen...

Celle qui retiendra notre attention est la branche française. Elle est issue du rameau Klein-Wangen (Klein-Wangen étant une commune de Silésie), lui même issu de la branche Altengabel.

Ainsi, des Glaubitz vinrent se fixer en Alsace sous Louis XIV.
Le premier connu est le colonel Oswald von Glaubitz, qui mourut le 3 janvier 1671 à Strasbourg.
Il faudra néanmoins attendre son petit-fils, le baron Auguste-Sigismond (né vers 1680 à Börmecke, en Saxe-Anhalt, mort le 20 avril 1727 à Versailles), pour que cette famille s'implante définitivement en Alsace.

Auguste Sigismond, colonel comme son Grand-père, fut au service du Roi de France, dans le Régiment d'Alsace Infanterie. Il acheta en 1735 la terre et le château de Kogenheim. Son oncle, Léopold-Oswald fut Stettmeister (équivalent aujourd'hui de maire) de Strasbourg.

Auguste-Sigismond, comme son oncle qui fut marié à une Böcklin de Böcklinsau, épousa une descendante de vieille famille alsacienne, Marie Jacobée Wurmser de Vendenheim.

Son fils, Chrétien-Sigismond, maréchal de camp, commença d'abord dans le Régiment d'Alsace Infanterie à 19 ans, et participa au siège de Maastricht sous les ordres du maréchal de Saxe. Il sera également inspecteur des îles et redoutes sur le Rhin. Il fut incorporé dans la Noblesse de Basse-Alsace en 1759.

Le titre de baron fut reconnu en France à l'ensemble de la famille le 6 août 1773 à Compiègne (auparavant, ce titre n'était reconnu qu'en Silésie).

Chrétien Frédéric, fils de Chrétien-Sigismond, fut marié quant à lui à une Autrichienne, Françoise von Schacky (il reste aujourd'hui des Schacky, notamment la branche Schacky auf Schönfeld, en Bavière).

Plusieurs de ses enfants s'illustrèrent :

-Gallus fut chambellan du Grand-duc de Bade.

-François Théodore fut colonel pour le compte du même Grand-duc

-Adèle, bientôt suivie de ses soeurs, fonda en 1835 l'Oeuvre des Jeunes Servantes Catholiques, aidant de jeunes filles indigentes à s'insérer dans la société, qui devint une communauté religieuse aujourd'hui encore connue en Alsace, la Congrégation des Soeurs de la Croix (1848)

source : http://www.srdelacroix.fr/


-Thérèse (1794-1842) est quant à elle mon arrière-arrière-arrière grand-mère.

Aujourd'hui, les Glaubitz, vieille famille silésienne implantée en Alsace, n'est plus qu'un souvenir, et une Congrégation, mais plus aucun membre de cette famille ne vit plus depuis plus d'un siècle. C'est pourquoi j'ai voulu ici remettre à l'honneur cette famille de nos jours oubliée...

Sources : archives persos, wikipedia (en allemand), Les demoiselles de Berckheim de Marie Lise Ernewein, et Histoire des dix villes: jadis libres et impériales de la préfecture de Hagenau de Johann Daniel Schoepflin.

lundi 9 juin 2014

F comme... François

J'aimerais aujourd'hui vous parler de François Déchelette. Je n'ai pas encore trop eu le temps de me pencher sur cette personne, n'ayant pas encore travaillé sur mes collatéraux. Néanmoins il se révéla pour moi très utile : c'est le premier a avoir réalisé une généalogie moderne de notre famille, en tous cas, le premier a en avoir signé une.

Il naquit à Roanne, dans la Loire, le 3 aout 1881 dans une famille d'industriels textile réputés dans la région. Il existe à ce propos deux livres remarquables sur cette famille : Châtelains et vie de château : autours de Lyon 1840-1940 de Maryannick Lavigne-Louis, présentant la vie bourgeoise notamment au travers des Déchelette (dans leur village d'origine, Montagny, trois générations successives construisirent trois châteaux : Nouvel-Armont, le Creux, et la Léva), et
Déchelette - Deveaux Devaux - Déchelette : Plus de 200 ans d'industrie textile, créatrice de Mode, de Magali Petelet et Jean Philippe Zappa, préfacé par Lucien Deveaux, actuel propriétaire d'Armand Thiery, plusieurs fois apparenté à la famille Déchelette et repreneur d'une de leurs entreprises dans les années 1980.
source : reseaudescommunes.fr
François Déchelette donc, fut conservateur de la bibliothèque de Roanne. Son goût des livres dut lui venir de son père, Henry (1845-1901) fut un bibliophile passionné. François occupa ses loisirs à réaliser divers généalogies, notamment sur la famille Jacquet, publiée en 1933 dans "La Nouvelle revue héraldique, historique et archéologique". 

Il s'intéressa aux Morellet par mariage. Ainsi il épousa à Grenoble le 8 mai 1919 Marguerite Lesbros, dont la Grand-Mère, Coralie Morellet, était mon arrière-arrière-arrière grand'tante.
Il fit la Généalogie Morellet en 1931.

Ces quelques lignes sont donc surtout pour le remercier, le remercier d'avoir travailler sur notre famille, de par ses écrits, frêles feuilles typographiées à la machine, de m'avoir donner le goût de la généalogie, et, plus prosaïquement, de m'avoir grandement facilité le travail..!

dimanche 8 juin 2014

E comme... ESM

L'ESM, Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, est un monument de l'histoire de France, et a accompagné toutes les guerres françaises depuis le XIXème siècle.

Crée sous le Consulat de Napoléon Bonaparte le 1er mai 1802 pour former les futurs officiers de l'armée de terre (avec également Polytechnique, dont nombres des élèves s'orientèrent dans l'armée, voir l'article sur Duhamel), l'école de Saint-Cyr se développa surtout sous la Restauration avec Louis XVIII.
Ainsi, il faut attendre 1818 pour avoir des promotions numérotées (il faudra attendre la 18ème promotion pour qu'elle porte un nom : la Comète) et les arrivées annuelles.

A sa fondation basée dans les murs du château de Fontainebleau, l'ESM se fixa à Saint-Cyr-l'Ecole en 1808 d'où le nom donné à l'école- et ne quittera cette ville qu'en 1940 et le transfert de l'école ainsi que celle de Saint-Maxient à Aix-en-Provence, alors en zone libre.

Ses drapeaux successifs témoignent bien des différents passages de la France des XIX et XXèmes siècles, entre Empires, Monarchies et Républiques :










sites-bruno.chez-alice.fr
Cette école sera décorée, eu égards ses nombreux élèves et anciens élèves tombés au combat, la croix de la Légion d'Honneur et des croix de guerre 14-18 (à partir du 18 mai 1922), 39-45 (depuis le 3 novembre 1949, et malgré la fermeture de l'école entre novembre 1942 par les allemands et 1944 avec la création de l'Emia, réunissant Saint-Cyr et Saint-Maxient) et TOE depuis le 17 juillet 1953.

A cause de bombardements, le site de Saint-Cyr-l'Ecole fut rasé, et l'école transférée à Coëtquidan en Bretagne le 13 juillet 1944.Il faudra néanmoins attendre 1961 pour que l'ESM existe à nouveau en tant que telle, c'est à dire qu'elle forme à nouveau des officiers issus du recrutement direct (c'est à dire qu'ils ne proviennent pas du corps des sous-officiers) pour l'armée de terre et en partie pour la gendarmerie.

L'école, accessible notamment après deux ans de préparation, se fait en trois ans, et est divisées en trois bataillons : les troisièmes, deuxièmes et premiers bataillons de France (un bataillon par année). Le Premier bataillon (expression venue de Louis XVIII) regroupent les élèves-officiers en dernière année.

L'hymne traditionnel, fut composé par un élève de l'école en 1845, le lieutenant-colonel Bouisset :

Plusieurs membre de ma familles sortirent de l'ESM,

En ligne directe, le lieutenant-colonel d'infanterie Jules Morellet, mon Arrière-Arrière Grand-Père, sortit de la Promotion de l'Annam. Il prit un congé sans solde par décision ministérielle du 23 avril 1908. La tradition raconte qu'on l'avait "prié" de prendre congé en raison de ses opinions conservatrices et de son opposition à mener sa compagnie à faire les inventaires des églises, jugeant que des soldats n'avaient pas à entrer dans un lieu de culte. Il prit part à la Grande-Guerre avec le 244ème RI (détachement du 44ème dans lequel il servait d'ordinaire) on le retrouve en Alsace au début de la guerre, où il eut une congestion pulmonaire et une commotion cérébrale due à une balle qui avait attérie dans le "2" du 244 de son képi... Il servit notamment au 96e RI de ligne, au 44ème RI, basé à Lons le Saulnier, au 29ème RI, basé à Autun et au Creusot, et au 62ème RI, basé à La Rochelle.


Mais aussi son cousin germain par alliance, le général Eugène Debeney (1964-1943), issu de la Promotion de Fou-Tchéou, il devint par la suite général en charge du commandement de la Ière Armée lors de la Première Guerre, eu d'ailleurs à ce titre l'insigne honneur de recevoir les ministres plénipotentiaires lors de l'armistice de 1918. Il fut commandant de l'Ecole Spéciale de Guerre (formant les officiers d'Etat Major, située sur le Champ de Mars à Paris), Généralissime et chef d'Etat Major général de l'armée de terre de 1924 à 1930. Il fut Grand'Croix de la Légion d'Honneur. Son fils, également saint-cyrien, sera aussi général, et, pied de nez de l'histoire, sera directeur des services de l'armistice sous Pétain...
Eugène Debeney

Mais encore d'autres cousins, Thomas, Beligné, Lesbros, Colonna-Ceccaldi,...

(PS. Veuillez m'excuser d'avoir délaissé ce blog pendant deux jours, je n'ai pu me pencher sur le challenge ce week end...)


Sources : Wikipedia, http://www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr/, base Léonore, archives personnelles.


jeudi 5 juin 2014

D comme... Duhamel

Aujourd'hui j'aimerai vous parler de Claude, Marie, Joseph Duhamel.

J'ai fait la découverte de cet homme alors que j'étudiais l'acte du remariage (après veuvage) de mon Arrière-arrière-arrière-arrière Grand-Père Charles-Valérien avec Amilca Hélie. L'objectif actuellement pour moi est de voir s'il s'agit d'un parent de Charles-Valérien, sa mère (voir article B) comme celle de Duhamel était une Gauthier, de Bourg-en-Bresse.

Claude, Marie, Joseph Duhamel est né le 22 juillet 1785 à Bourg-en-Bresse, de Claude-Jospeh Duhamel, Procureur ès Cour de Bresse, et de Marie, Marguerite, Victoire, Antoinette Gauthier.

Acte de Naissance - Dossier LH Léonore
Entré à Polytechnique en 1803, il prit les armes et s'engagea dans l'artillerie. Il était à l'époque courant que les fils de la bourgeoisie s'enrôlent dans l'artillerie ou le génie, contrairement à la noblesse qui préférait la cavalerie, voire l'infanterie. Ainsi on peut encore distinguer la différence entre les "laboratores", les bourgeois, épris de science et de technique ; et les "bellatores", les nobles -d'Ancien Régime-, perpétuant une vie de "chevalier".

Alors capitaine au 8ème Régiment d'artillerie -dans lequel servit un autre descendant Gauthier, le Général-comte Aubry de la Boucharderie- le 30 août 1814, il fut nommer chevalier de la Légion d'Honneur.
Il est d'ailleurs intéressant de voir le serment qu'avaient à signer les membres de la Légion d'Honneur à l'époque de la Restauration :
base Léonore
 Il s'illustra sous le Premier Empire notamment lors de la Campagne d'Espagne (1809-1813).
Il fut promut officier de la Légion d'Honneur le 20 avril 1831, et reçut la cravate de commandeur le 9 novembre 1845, alors qu'il était colonel en retraite.

La retraite ne fut pas signe pour lui d'inactivité, et il commença une carrière politique, notamment sous le Second Empire. Fixé à Lyon, il en devint maire du deuxième arrondissement (le quartier de la Presqu'île, avec la place Bellecour, Perrache,...) de 1852 à 1861. On le qualifie parfois de maire de Lyon. Il faut dire que sous le Second Empire n'était pas le même qu'à l'heure actuelle : contrairement à aujourd'hui où il y a un maire de la commune et des maires d'arrondissement, l'administration de la commune était alors uniquement dévolue aux maires d'arrondissements, et la fonction de maire de Lyon n'existait pas.
Il fut également conseiller général du Rhône à la même période, et, d'après Brun de la Valette (Lyon et ses rues) et l'abbé Adolphe Vachet (A travers les rues de Lyon) fut Président du Comité de Réception de la statue équestre de Napoléon. Cette statue, du sulpteur Diebolt trônait place Napoléon, actuelle place Carnot, devant la gare de Perrache.

De son activité lyonnaise ne reste aujourd'hui plus qu'un nom de rue, justement située à côté de la place Carnot, et, étudiant à Lyon, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour cet homme dès lors que je traverse cette rue.

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Sources : Dossier Légion d'Honneur, base Léonore, www.guichetdusavoir.org

mercredi 4 juin 2014

C comme... Cathédrale de Strasbourg

La cathédrale de Strasbourg, mondialement connue (deuxième cathédrale la plus visitée de France après celle de Paris), a connu une histoire aussi glorieuse que mouvementée.

(source BNPA)

On retrouve une cathédrale dès 510 à Clovis, grâce à Clovis .La construction était alors sans doute en bois.

En 1018, l'évêque de Strasbourg Werner de Habsbourg fit construire une nouvelle cathédrale romane, sur les fondations de laquelle trône aujourd'hui la cathédrale Notre-Dame.

La cathédrale actuelle (la quatrième attestée) trouve son origine dans le souhait que formula l'évêque Henri de Hasenbourg, après l'incendie de la cathédrale de Werner de Habsbourg en 1176, de construire une cathédrale rayonnant dans tout le Saint-Empire, et qui doit notamment supplanter sa voisine bâloise.

Le premier maître d'oeuvre connu (précisons qu'à l'époque il n'y avait pas réellement de différence entre un maître d'oeuvre et un architecte, et que les plans, sensés simplement donner une idée globale, étaient parfois même gravé dans le sol des édifices, comme c'est le cas de Saint Nizier à Lyon), a laissé un nom indissociable de la cathédrale elle même, ayant vécu par et pour elle : Erwin de Steinbach, entré en fonction le 16 octobre 1284. Le documentaire fait l'an passé par Arte est d'ailleurs passionnant et à recommander vivement à qui souhaite découvrir comment s'est construite, décidée et pensée cette cathédrale au Moyen-Age. On lui doit notamment la magnifique rosace.

(source Strasbourg Photo)
A sa mort en 1318, c'est son fils, Jean, qui poursuivra son oeuvre.
La face quant à elle est de Gerlach, tandis que la galerie des apôtres et le beffroi -le "cube" au dessus de la rosace, d'une facture réputée plus grossière, est de Michel de Fribourg.

Sa célèbre flèche de la cathédrale, devant surpasser celle d'Ulm, est le fruit d'Ulrich d'Ensingen -alors justement architecte de cette dernière- et de Jean Hültz. Ce chef d'oeuvre du gothique fit de Notre Dame de Strasbourg "l'édifice le plus haut de la chrétienté" voire du monde jusqu'en 1874.

Bien que l'on trouve sur certains sites comme wikipedia que cette cathédrale fut achevée en 1439, son histoire ne s'arrête pas là et continuera à évoluer architecturalement parlant jusqu'à nos jours pratiquement.

Tout d'abord, l'horloge astronomique, qui fait encore aujourd'hui la renommée de la cathédrale, fut construite de 1571 à 1574.

Maintes fois aux prises des flammes, Notre-Dame fut également l'autel de divers cultes au long de l'histoire. D'abord catholique, elle devint rapidement protestante dans les années 1520, Strasbourg étant une ville qui adhéra très tôt à la Réforme. Elle fut rendue au culte catholique avec la prise de Strasbourg par Louis XIV en 1681. Sous la Révolution, elle devint dès 1792 "Temple de la Déesse Raison", avant de redevenir de façon pérenne catholique avec le Concordat en 1801.

Elle a la particularité de n'avoir qu'une seule flèche. Délire d'architecte ? Il était au départ prévu d'en construire une deuxième, mais le sol étant très meuble -limon, il eût fallut sacrifier en hauteur -et donc en majesté- pour faire cette deuxième flèche.

Détail original, la tour de croisé, fut transformée en 1793 en télégraphe.
source www.telegraphe-chappe.com

Pourquoi avoir choisi cependant de vous parler aujourd'hui de cette cathédrale ? Elle est quelque part comme un membre de la famille pour moi. D'un point de vue sentimental, le cadeau que m'a fait ma Grand-Mère à l'occasion de ma Confirmation fut un livre sur la cathédrale de Strasbourg. Mais c'est surtout avec mon Arrière Grand-Mère Suzanne Klotz (1903-1994, épouse de Paul Morellet) qu'elle est entrée dans la famille.
En effet, son Grand-Père, Gustave Klotz (1810-1880) fut architecte de l'Oeuvre Notre-Dame (l'Oeuvre Notre-Dame étant la fondation qui assurait depuis le Moyen-Age la gestion de la cathédrale, les architectes de l'Oeuvre étant par là même architecte de la cathédrale) et consacra sa vie à ce qu'il considéra comme "Sa" cathédrale. A tel point qu'il renonça à sa nationalité française après l'annexion de l'Alsace-Moselle à l'Empire Allemand, contrairement à son fils unique, pour se consacrer et "soigner" la cathédrale. La légende raconte que c'est en se baladant dans la campagne près de Molsheim qu'il aperçut la flèche en feu de la cathédrale, après une sorte de concours entre l'artillerie badoise et bavaroise en 1870.
Gustave Klotz

C'est à lui que nous devons l'actuel chœur de la cathédrale, et surtout, la tour de croisée néo-byzantine, qui porte, tout du moins officieusement, le nom de tour Klotz, en remplacement du télégraphe.
Tour Klotz, Source : Strasbourg Photo
Si une rue porte actuellement son nom à Strasbourg, il est un hommage amusant : une statuette de lui est dissimulé dans le vestibule nord de la cathédrale :
source : wikipedia
Ajoutons également que son Grand-Père, Sébastien-Antoine (1756-1819), a été lui aussi architecte de l'Oeuvre Notre-Dame pendant notamment la Révolution. C'est lui qui eut l'idée, selon la légende familiale, de coiffer la flèche de la cathédrale d'un bonnet phrygien en fer-blanc en 1794 pour la préserver...

Sources :
www.cathedrale-strasbourg.fr
“Gustave Klotz d’après ses notes, ses lettres, ses rapports” de Jacques Klotz, ed. Muh-Le Roux, 1965

mardi 3 juin 2014

B comme... Bourg

Laissez moi aujourd'hui vous parler d'un oncle au destin que je trouve extraordinaire : Jean-Bernard Gauthier de Murnan, dit Bourg.

Ce surnom de Bourg viendrait du fait qu'il était originaire de Bourg en Bresse, où sa famille était établie depuis plusieurs siècles (on retrouve notamment des Syndics de Bresse, des officiers au Siège Présidial de Bresse, etc.).

Il naquit le 28 novembre 1748 à Bourg en Bresse, et mourut épuisé le 27 septembre 1796 dans son château de Noblens, à Villerversure dans l'Ain, austère bâtisse réaménagée au XVIIIème siècle.

Issu d'une famille de juristes (son père, Joseph-Valérien Gauthier était avocat à la Cour et Premier Syndic de Bresse, son frère, Antoine-Marie Gauthier des Isles était avocat militaire, et Jean-François Morellet -mon aïeul- son beau-frère était notaire royal), il embrassa une carrière militaire. Il est donc un bon exemple parmi tant d'autres de ces fils aînés de bonne bourgeoisie ou de noblesse de robe, qui, pour asseoir leur statut, prenaient les armes et s'inscrivaient ainsi dans les pas de la vieille noblesse d'épée.

Parcours somme-toute assez classique pour l'instant.

C'est en 1773 que tout bascule. Jean-Bernard alors jeune officier de l'Armée Royale, à la suite d'un duel, est contraint de fuir la France et part se réfugier en Russie où il s'engage comme lieutenant au Régiment de dragons de Smolensk. Il faut dire qu'à l'époque, et notamment sous le règne de la francophile Catherine II, la Russie était perçu comme un véritable eldorado pour certains Français, l'exemple le plus connu étant sans doute Bernardin de Saint-Pierre, qui déchantera vite cependant.

Après examen au sein de l'Académie militaire de Moscou, il devint capitaine-ingénieur en 1776. Il ne profita que peu de temps de cette nouvelle "place" dans l'Armée de Russie.
En effet, revenu en France, il fut "prêté" dès 1777 par l'Armée Royale aux Insurgents américain, où il servit comme officier ingénieur sous le commandement du général Sullivan.
Il s'illustra notamment dans les campagne du Massachusetts en 1778 puis, comme Major du Corps of Engineers sous les ordres du général Washington -le futur Président-, contre les Six Nations Indiennes (1778-1781), avant de participer aux sièges d'York et de Gloucester sous les ordres de Choisy en 1781.

En 1783, il fut breveté par décision spéciale du Congrès Lieutenant-Colonel de l'Armée Continentale, et intronisé membre de la Société des Cincinnati, rassemblant ceux qui s'étaient distingués pour l'indépendance américaine. Il rentra en France l'année suivante, où il épousa le 30 septembre Andrée, Claudine Sain, issue d'une famille de médecins.

Chevalier dans l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis (ancêtre de la Légion d'Honneur) en 1791.

Promu Lieutenant-Colonel d'infanterie, puis Adjudant-Général (grade apparu à la Révolution, sensé être supérieur à celui de colonel, mais ne concerne que l'Etat-Major), colonel du 35ème Régiment d'Infanterie (avec lequel il participa aux célèbres batailles de Valmy et Jemappes) en 1792, puis changea encore d'arme, passant à la cavalerie, en commandant le 13ème Dragons en tant que colonel, puis le flanc droit de l'armée du Nord comme Général de brigade en 1793.

Cest en 1793 ou 94 qu'il quitta, exténué l'armée et revint à Bourg, alors renommé Bourg-Régénéré. S'en suit alors la période trouble de la Terreur, pendant laquelle il fut par deux fois arrêté, ayant dénoncé les exactions des Sans-Culottes (voir à ce sujet l'intéressant article http://www.memoireonline.com/01/08/874/m_la-mission-du-representant-albitte-dans-l-ain21.html ). Il ne dut son salut qu'à son influent parent Gauthier des Orcières, dit Gauthier de l'Ain.

Il mourut deux ans plus tard, sur ses terres, et c'est paisiblement que s'acheva ce "destin de chevalier".

lundi 2 juin 2014

A comme... Antoine






Quoi de mieux pour débuter que de parler de celui par qui tout a débuté ?

Jusqu'à mes recherches, notre plus vieil ancêtre connu, ou du moins figurant dans les différentes généalogies que j'ai en ma possession sur les Morellet était un Antoine.

Il était un "fondateur" à plus d'un titre.
 D'abord, c'est avec lui que notre nom passa de Morelet à Morellet pour ne plus bouger jusqu'à nos jours.
Ensuite, ce fut cet Antoine qui fut à l'origine des armes que nous portons à l'heure actuelle.

Un fait résume bien ces deux données : l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier parle d'un Antoine MORELET, tandis que le brevet, daté du 30 décembre 1698 le désigne comme Antoine MORELLET.

Voici ses armes : D'azur à la bande d'or accompagné de deux morelles (sorte de mûre) d'argent, l'une en chef, l'autre en pointe. Elles ont été enregistrées le 19 décembre 1696 à l'Armorial général de France, Généralité de Dole.
(Source FranceGenWeb)



Mais venons-en à l'homme après avoir vu la symbolique.

Antoine naquit en 1639-1640, je n'ai hélas pas la date exacte de sa naissance, et mourut à Dijon le 2 février 1712.
Il était Conseiller du Roi, et embrassa comme beaucoup de membre de sa famille une carrière dans "la robe", devenant ainsi Avocat Général en la Chambre des Comptes, d'abord pour le Duché de Bourgogne à Dijon en 1694, puis du Comté de Bourgogne à Dole. Il fut également seigneur de Flavignerot, près de Dijon.

Il s'inscrivit donc dans une lignée de "gens de robe", avec un père conseiller au baillage de Dijon et un fils, Jacques, maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Bourgogne.

Il est possible qu'il soit cousin avec Bossuet, car en "farfouillant" sur internet, j'ai débuché une lettre dans laquelle Bossuet parlait de son cousin Morellet, avocat. Reste pour moi à confirmer ou infirmer cette supposition et repartir dans ce véritable "jeu de piste" !

A sa suite néanmoins, nous ne retrouvons que peu d'Antoine Morellet dans la famille : un Antoine-Frédéric, né le 11 juillet 1793, et mon arrière-grand-père, Paul, qui portait comme troisième prénom celui d'Antoine (Paul, Marie, Antoine). Si son prénom n'a que peu traversé les siècles dans la famille, reste son "gros pif", caractéristique pratiquement systématique chez ses descendants..!

Fasciné par ce personnage depuis mon enfance, je rêve malgré tout de pouvoir appeler mon fils, si j'en ai un, Antoine !